Annaëlle Poget -nouvelle collaboratrice dès avril 2022

Annaëlle Poget – étudiante en niveau bachelor à l’université de Lausanne dans les filières d’anglais et d’histoire et esthétique du cinéma, je porte un fort intérêt pour le domaine de la culture, qu’il concerne la musique, le cinéma, la danse ou la performance théâtrale. J’apprécie d’autant plus quand celui ci est lié à mes études en cinéma. Mon intérêt pour le dispositif cinématographique m’a poussé à m’intéresser à son utilisation dans différents domaines artistiques tel que le théâtre. C’est donc par ce biais que j’ai pris connaissance de l’existence du théâtre de l’intermédialité.

Formation continue/Image projetée dans les pratiques scéniques contemporaines

Formation continue adressée à des artistes (théâtre, cinéma, vidéo et performance), techniscénistes, ingénieurs du plateau, assistants et chefs opérateurs, designers 3D

Image projetée dans les pratiques scéniques contemporaines

Enjeux, contraintes, appropriations

Début de septembre 2023

Formation organisée par l’Association Theatre in Progress en partenariat avec Artos

Descriptif

A travers notre formation inédite, nous souhaitons sensibiliser les artistes de théâtre, professionnels ou amateurs actifs (acteurs, metteurs en scène, performeurs, scénographes) et les métiers techniques de la scène (ingénieurs de plateau, techniscénistes) aux aspects technologiques dans une création scénique. Nous proposons une formation continue sur la question du spectacle vivant et des enjeux transdisciplinaires induits par des démarches et des dispositifs technologiques : les découvertes, les adaptations d’anciennes techniques mais également les difficultés et les pièges rencontrés par une équipe de création. Nous avons défini quatre modules : un module théorique fondé sur une introduction au spectacle numérique et trois modules pratiques, menés par des artistes et artistes-chercheurs: Vanessa Larré, Manon Picard et Simon Senn. Chaque participant pourra travailler sur la base d’une scénarisation pré-définie sans se soucier de disposer de compétences numériques préalables.

Conception et direction : Dr Izabella Pluta (chercheuse associée au Centre d’études théâtrales, Unil)

Déroulement :

Introduction « Panorama théorique » : 14h-17h (pause de 30 min.)

Trois ateliers pratiques avec les artistes : matin : 10h-12h, après-midi : 13-17h

Prix: 300,- CHF pour quatre modules

Inscription: Izabella.Pluta@unil.ch

Image: S. Senn et T. Leites « DSimon ». Phot. M. Olmi©

Anne-Charlotte Neidig/ nouvelle collaboratrice

Anne-Charlotte Neidig est étudiante en Histoire et esthétique du cinéma, ainsi qu’en Sciences sociales, à l’Université de Lausanne. Ses centres d’intérêt s’articulent autour de la question de la représentation au cinéma, la création et l’adaptation du discours filmique, ainsi que ses dynamiques de réception.
L’esthétique singulière du média cinéma la fascine, de même que son croisement avec diverses autres formes et pratiques artistiques. Collabore avec nous depuis juin 2022.

Live performance and video games/ symposium

Since the early 2000s, video games have become the economically dominant medium and their cultural importance has been growing ever since. It is, therefore, logical that an increasing number of creators of live performances are interested in video games. The influence of the latter can be viewed both thematically and formally (or scenographically), with various intermedia configurations (Muehlhausen 2014). The opposite phenomenon can also be observed: video games generally draw on pre-existing media and are sometimes inspired by live performance.

To better understand new performances that are marked by video games, it would appear beneficial for theatrical research to draw upon game studies. Conversely, video games are increasingly observed from the perspective of their performative dimension (Jayemanne 2019). Narrative strategies, immersion, interaction, identification, multimodality, characters and the relationship between physical and virtual worlds: the fields of investigation concerning the complex relationship between live performance and video games are numerous and compound (Nicholson and Harpin 2017). This symposium will bring together specialists in the field and will provide an overview of research into this relationship. These events will also constitute an opportunity to extend certain previously proposed analyses.

While intermedia theatre, in general, is the subject of a considerable amount of research and the various forms of participatory theatre, such as immersive theatre have also been the subject of several publications, the relationship between live performance and video games is still rarely studied and relatively few research papers dedicated to these issues exist (Biggin 2017, Dreifuss 2017, Männel 2018, Büscher 2018). Indeed, even if the portal nachtkritik.de has established the category, « Game Theater », in its lexicon, where journalist Christian Rakow writes on the topic since 2012,  and although several doctoral theses have been completed or are in progress in relation to this theme (Foster 2017, Dreifuss, Männel), there is a limited number of articles that relate to this topic. It should be noted that two international colloquia were held at the Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), in 2016, « Gamification: Digitale Ausrahmungen des Theaters » and in 2018 « Ludification im Theater. Neue Utopien des Theatralen », both organized by Dieter Mersch and Réjane Dreifuss. Lire la suite de Live performance and video games/ symposium

Scènes numériques/Digital Stages – Anthologie critique

Nouveau ouvrage à paraître !

Scènes numériques/Digital Stages. Anthologie critique d’écrits et d’entretiens d’artistes. Critical anthology of artists’ statements and interviews

Dirigé par Izabella PLUTA, en collaboration avec Margot Dacheux, Hervé Guay, Simon Hagemann et Eugénie Pastor

Sera publié aux Presses universitaire de Rennes, Hors Série au printemps 2022

Couverture

Résumé du livre

Cette anthologie, préfacée par Steve Dixon, professeur au LASALLE College of the Arts, rassemble des écrits d’artistes ainsi que des entretiens de metteurs en scène et performeurs travaillant avec la technologie numérique. Elle propose 65 contributions groupées en sept parties consacrées au temps, à l’espace, à la dramaturgie, à l’acteur, au spectateur, à l’objet et au dispositif ainsi qu’au processus de création. Les textes ont été conçus principalement entre 2014 et 2017 et ont été rédigés exclusivement pour le présent ouvrage à l’exception de « Brace Up » de E. LeCompte et « Virtual Scenography » de M. Reaney précédemment publiés, auxquels s’ajoutent les articles de T. Dove, Gob Squad, O. Arendt et J. Lambert-wild qui seront ici réédités (nous possédons les autorisations de réédition).

Chaque partie est précédée d’un contexte théorique censé esquisser une topographie des grandes transformations qui touchent le paradigme analysé. Ces textes ont été confiés aux spécialistes en la matière : Ester Fuoco (Université de Gêne) pour la partie sur le temps, Aurélie Gallois (Université de Franche-Comté) pour la partie sur l’espace, Erica Magris (Université Paris 8) pour la partie sur l’écrit, Simon Hagemann (Université de Lorraine) pour la partie sur le spectateur, Julien Blais (École supérieure de théâtre de l’UQAM) pour la partie sur le dispositif, Izabella Pluta (Université de Lausanne) pour la partie sur le processus de création. La spécificité de l’ouvrage réside en ce que nous avons souhaité conserver au maximum les langues d’origine des textes. Il contient donc des articles en français et en anglais.

La recherche des textes s’est faite en collaboration avec quatre chercheurs : Margot Dacheux de l’Université Paris 3 qui a travaillé sur la Belgique et les Etats-Unis, Hervé Guay de l’Université de Trois Rivière qui en collaboration avec Sarah Thiabud a interviewé les artistes canadiens, Simon Hagemann de l’Université de Lorraine a rassemblé des textes et entretiens des artistes allemands (il a assuré plusieurs traductions), Eugénie Pastor de L’Université de Londres South Bank a collaboré avec les artistes britanniques, Izabella Pluta de l’Université de Lausanne a rassemblé des textes des metteurs en scène français, suisses et polonais.

Les présentes contributions évoquent les grandes mutations qui touchent le théâtre, le transformant en scène numérique, ainsi que son passage vers le post-numérique. Il s’agit de témoignages à vif, sur le tas, venant de l’expérience du plateau et donc relativement rares à trouver et peu archivés. C’est un recueil unique sur le marché car traitant spécifiquement du théâtre et de ses formes hybrides. Il est une source riche d’information pour des chercheurs, des doctorants mais également des étudiants. Le livre constitue un support des cours sur le spectacle numérique dans des universités, des écoles d’arts et des conservatoires de théâtre.

Vernissage dans le cadre de la table ronde « Comment le numérique transforme le théâtre » au Numeric Games Festival à Yverdon-les-Bains le 28 août 2022 à 14h15, avec la participation de Simon Senn, Christophe Burgess, modération par Jeremy Perruchoud

Phot. Claude Beyeler©

 

Phot. Claude Beyeler©

« Migraaaaants »d’Anthony Dubois d’après Matéi Visniec

Les nouvelles technologies et la nouvelle réalité

« Sommes-nous tous dans le même bateau ? »

Auteur : Svitlana Kovalova©

CRITIQUES. Regard sur la technologie dans le spectacle vivant. Carnet en ligne de Theatre in Progress avec Comité de lecture (pour cet article  : Claude Beyeler, Simon Hagemann, Jeremy Perruchoud, Rébecca Pierrot, Izabella Pluta)  

Migraaaaants, mise en scène : Anthony Dubois, d’après Matéi Visniec, issue de l’atelier-théâtre pour les adultes, Centre Paris Anim’ Place fêtes, première : le 2 juin 2020 sur Facebook et Youtube.

Parue le 2 juin 2020 en ligne (sur Facebook[1]et sur Youtube[2]), la mise en scène de la pièce de Matéi Visniec Migraaaaants était le résultat d’un travail réalisé pendant l’atelier de théâtre pour les adultes du Centre Paris Anim’ Place fêtes, mené par Anthony Dubois. Douze participantes mentionnées dans la notice par leurs prénoms (Assia, Danièle, Djamila, Eva, Géraldine, Marylise, Michelle, Monique, Mounia, Nese, Simone, Sylwia) apparaissent, chacune à leur tour, à l’écran, dans la grille des fenêtres d’un logiciel conçu pour les réunions à distance, en prononçant une phrase pour présenter leur personnage : « Je viens du Pakistan. Et j’ai un doute », « Je viens du Sri-Lanka. Et j’ai un doute », et ainsi de suite. La géographie des douze pays d’origine des personnages (Pakistan, Sri-Lanka, Afghanistan, Érythrée, Irak, Syrie, Somalie, Haïti, Algérie, Libye, Congo, Soudan) est une géographie « où la vie n’est plus compatible avec l’idée d’avenir »[3]. Les comédiennes représentent des femmes réfugiées de générations différentes, portant différentes coiffes (voile, capuche ou chapeau). Elles prononcent le texte depuis différents espaces neutres, visibles de manière très minimaliste, de leurs habitations. Ce « décor zéro » confère une dimension réaliste à la représentation ; l’action menée comme une expérience théâtrale devient vraisemblable.

L’extrait choisi de la pièce de Matéi Visniec (Scène en réserve 4, destinée à la réalisation vidéo[4]) s’adapte bien à cette représentation : il ne suppose pas d’interactions physiques entre les participantes pendant l’action et dure une dizaine de minutes – le temps habituel pour les brèves vidéos postées et visionnées sur Facebook ou sur YouTube. Par contre, le format ne correspond pas aux suggestions données par l’auteur pour la mise en scène de cette partie de la pièce : « <…> filmer la « transformation » d’un champ après avoir été traversé par une personne, par cinq, par dix, par cinquante, par cent, par deux cents, par quatre cents, par mille, par deux mille, par dix mille personnes… Les gens doivent rester invisibles, ce sont les traces de leurs pas qui sont importantes ». Les visages des personnages, dans la mise en scène filmée d’Anthony Dubois, sont au centre de l’action, ils sont visibles et imitent la communication directe en s’adressant aux spectateurs (en regardant donc vers la caméra). Lire la suite de « Migraaaaants »d’Anthony Dubois d’après Matéi Visniec

Vidéo et forme/Entretien avec Sophie Lagier

Vidéo et déconstruction de la forme

Entretien avec Sophie Lagier réalisé par Rébecca Pierrot©

CRITIQUES. Regard sur la technologie dans le spectacle vivant. Carnet en ligne de Theatre in Progress avec Comité de lecture (pour cet article : Théo Arnulf, Stéphanie Barbetta, Claude Beyeler, Simon Hagemann, Izabella Pluta

Sophie Lagier est metteuse en scène, comédienne et pédagogue. Elle est directrice artistique de  ACETONE CIE, dédiée aux écritures contemporaines. Dans le cadre de l’entretien qu’elle nous a accordé en période de répétitions pour Genova 01[1] de Fausto Paravidino[2] (janvier 2022), la metteuse en scène nous explique comment la vidéo, pour ce spectacle, a pris une place moteur dans son processus de création alors que les nouvelles technologies n’occupent habituellement pas une place importante dans sa création artistique.

Rébecca Pierrot : Pouvez-vous retracer votre parcours de comédienne, metteuse en scène et pédagogue ?

Sophie Lagier : Au début, je voulais être comédienne, donc j’ai pris des cours de théâtre. Petite, j’avais fait beaucoup de musique et chanté dans des opéras où l’on m’a proposé à un certain moment des rôles d’enfant et c’est ce qui m’a donné envie d’être sur le plateau. J’ai alors pris des cours dans une école privée pour être comédienne et dès la fin de cette formation, j’ai eu envie de m’essayer à la mise en scène. J’avais déjà eu une expérience d’assistanat, un peu par hasard … Un metteur en scène était venu remplacer un professeur absent pendant un mois. A la fin de ce remplacement il m’a dit : « Tu n’as pas envie de faire de la mise en scène ? » ; je lui ai répondu : « Oui je crois mais je n’ose pas ». Comme il n’avait pas d’assistant pour le prochain spectacle, il m’a demandé si j’étais disponible. J’avais 21 ans, je l’ai fait, et c’est comme ça que j’ai eu ma première expérience en mise en scène avec Laurent Gutmann. J’ai créé juste après un premier spectacle qui était un travail de fin d’école. Nous l’avons présenté dans le OFF d’Avignon, la seule fois où j’ai fait Avignon d’ailleurs. Ainsi l’envie d’être metteuse en scène, c’est-à-dire de pouvoir initier les projets, s’est imposée. Au début, j’ai un peu cherché… Lire la suite de Vidéo et forme/Entretien avec Sophie Lagier

Endormis

Endormis

Auteur : Izabella PLUTA© 

CRITIQUES. Regard sur la technologie dans le spectacle vivant. Carnet en ligne de Theatre in Progress avec Comité de lecture (pour cet article  : Claude Beyeler, Simon Hagemann, Jeremy Perruchoud, Rébecca Pierrot) 

Spectacle War Sweet War, mise en scène : Jean Lambert-wild, en collaboration avec Jean-Luc Therminarias, Stéphane Blanquet et Juha Marsalo, première : février 2012 à la Comédie de Caen – Centre Dramatique National de Normandie. Cette critique est une traduction libre du texte sous le même titre (Uśpieni) écrit en polonais et publié dans la revue « Teatr » (janvier, 2013, pp. 74-75). Il s’agit d’un spectacle dont le propos nous séduit toujours par son actualité.  

War Sweet War est un spectacle signé en 2012 par Jean Lambert-wild, Jean-Luc Therminarias, Stéphane Blanquet et Juha Marsalo, dont la première a eu lieu à la Comédie de Caen. Les protagonistes, deux couples jumeaux, vivent une tragédie digne de Shakespeare. Les artistes se fondent sur un fait divers dans lequel de jeunes parents assassinent leurs propres enfants et se suicident ensuite. Les créateurs ne cherchent pas les causes de cette tragédie qui s’est réellement produite ni ne la reconstruisent sur scène. Ils sont également loin de chercher à épater le spectateur avec les détails de ce crime. Ils proposent plutôt une histoire muette, construite autour de cet événement, dans laquelle la cruauté et la souffrance sont exprimées à travers l’expression corporelle forte et puissante.

« War Sweet War », mise en scène: Jean Lambert-wild, Jean-Luc Therminarias, Stéphane Blanquet et Juha Marsalo, Comédie de Caen, Théâtre d’Hérouville, 2012. Phot. Tristan Jeanne-Valès©

War Sweet War s’inscrit dans la continuation de la fascination pour le corps que Jean Lamber-wild avait déjà déplo dans son spectacle Recours aux forêts créé en 2009.  Rappelons que ce metteur en scène français,sur l’île de la Réunion, a grandi dans les années 1970 et qu’il est un artiste aux multiples facettes attiré par des aspects variés de la scène. Il s’intéresse autant aux aspects plus classiques de cet art, comme le démontre En attendant Godot de Beckett (2014), qu’aux perspectives novatrices comme, par exemple, les capteurs physiologiques dans Orgia (2001) ou les images 3D dans la fable Mon Amoureux noueux pommier (2012). Il est auteur dramatique, mais également metteur en scène, parfois de ses propres textes, tels que Crise de nerfs – Parlez-moi d’amour (2004). De plus, il signe les scénographies de quasiment tous ses spectacles et régulièrement celles des créations dautres artistes (Babel, After the war de Lorenzo Malaguerra). Il nous surprend par ses performances d’acteur comme dans Dom juan ou le Festin de Pierre (2019) dans le rôle principal de Dom Juan, en créant son personnage caractéristique, un clown nommé Gramblanc, qu’il incarne lui-même. Il propose également des formes artistiques expérimentales, citons seulement la calenture, forme courte d’une quarantaine de minutes dont le personnage principal est ce même clown blanc.    Lire la suite de Endormis

Quand le conte s’associe au jeu vidéo / Entretien avec Matthieu Epp

Quand le conte s’associe au jeu vidéo.
Entretien avec Matthieu Epp (Compagnie Rebonds d’histoires) sur l’improvisation, la tradition et l’imprévisibilité ludonarrative

Réalisé par Simon Hagemann©

CRITIQUES. Regard sur la technologie dans le spectacle vivant. Carnet en ligne de Theatre in Progress avec Comité de lecture (pour cet article : Mélissa Bertrand, Théo Arnulf, Rébecca Pierrot, Jeremy Perruchoud, Izabella Pluta

Matthieu Epp, de la Compagnie Rebonds d’histoires, est conteur professionnel depuis une quinzaine d’années. Ses spectacles mélangent récit (avec un répertoire qui s’étend de la mythologie grecque ou nordique à la science-fiction), musique, danse, théâtre d’objet, lecture-performance et improvisation. Depuis 2013, il s’intéresse aux technologies numériques et notamment aux jeux vidéo. Son dernier spectacle, Les Runes d’Odin, dont la création est prévue pour mars 2021, associe notamment des récits tirés de la mythologie nordique à un jeu vidéo collaboratif.

Simon Hagemann : Pouvez-vous présenter la Compagnie Rebonds d’histoires ?

Matthieu Epp : Nous avons fondé la compagnie il y a une quinzaine d’années maintenant, quasiment depuis le début de mon parcours. C’est une structure associative avec un bureau. J’ai eu plusieurs compagnons de route et, en ce moment, c’est Annukka Nyyssönen qui est co-directrice artistique. Elle est également conteuse.

SH : Pourriez-vous présenter rapidement votre propre parcours ? Comment êtes-vous devenu conteur professionnel ?

Matthieu Epp, Phot. DR

ME : Cela fait une quinzaine d’années que je raconte des histoires de façon professionnelle. C’était presque mon premier métier. Avant, je faisais de la médiation culturelle dans un centre socio-culturel, après des études en sciences de l’ingénieur. Et je fais sans doute partie de la première génération de conteurs qui œuvrent dans le spectacle vivant dont c’est le principal métier, puisque les conteurs des générations précédentes avaient un autre métier, comme instituteur, comédien, musicien ou travailleur social. Moi, j’ai commencé par raconter des histoires et, finalement, ce qui a défini mon statut professionnel, c’est le statut d’intermittent du spectacle. C’est cela qui dit en France que l’on est professionnel, en sachant qu’il y a beaucoup plus de conteurs amateurs et semi-professionnels que de conteurs professionnels. Mais je n’ai pas du tout fait un parcours ou des études qui menaient à ça. Lire la suite de Quand le conte s’associe au jeu vidéo / Entretien avec Matthieu Epp

Corps et dispositifs / Entretien avec Nicole Seiler

Corps et dispositifs technologiques : vers de nouvelles métamorphoses
Entretien avec Nicole Seiler

Réalisé par Ester FUOCO©

CRITIQUES. Regard sur la technologie dans le spectacle vivant. Carnet en ligne de Theatre in Progress avec Comité de lecture (pour cet article : Théo Arnulf, Stéphanie Barbetta, Mélissa Bertrand, Simon Hagemann, Jeremy Perruchoud, Izabella Pluta)

Cet entretien a été réalisé dans le cadre de ma thèse de doctorat intitulée Ailleurs et autrement : rebondissements du théâtre contemporain, soutenue le 14 juin 2019 à l’Université de Gêne. La conversation a eu lieu en juin 2018 lorsque Nicole Seiler travaillait sur le spectacle Palimpseste.

Ester Fuoco : De Madame K, votre premier spectacle signé en 2004, à Palimpseste, le dernier en date de 2018, vous avez recherché la distinction entre l’être et l’apparaître du corps. Dans cette perspective, la manipulation technologique subie par ce dernier est pourtant voulue et recherchée.
Comment est né cet intérêt pour l’interaction corps/technologie ?

Nicole Seiler, Phot. Julie Masson©

Nicole Seiler : Commençons par la première question : « pourquoi j’utilise les nouvelles technologies ? » Pour moi, c’est juste un petit plus de les utiliser, que ce soit sur scène ou ailleurs. Elles peuvent jouer le rôle d’un costume, d’une musique, d’une lumière, entre autres. C’est un outil supplémentaire qui, suivant l’objet ou le contenu de la pièce, apporte du sens. Pour moi, il doit y avoir un lien entre le fond et la forme d’un projet. Ensuite, les démarches technologiques offrent plusieurs possibilités et je pense qu’elles permettent aussi de créer de la magie et de transformer la scène en une black box en quelque sorte. J’aime bien personnellement aller au théâtre en tant que spectatrice et être entraînée dans un autre monde, amenée à rêver ! Et souvent les nouvelles technologies, et les techniques en général, offrent la possibilité de nous emmener ailleurs. De plus, on vit aujourd’hui dans un monde où la technologie est de plus en plus une extension de nous-mêmes. Nous avons tous notre propre smartphone et tout est automatisé au point de perdre de vue les limites de ce rapport. A mon avis, réfléchir sur le monde, dont la technologie et les machines font partie, représente notre quête contemporaine. Par cette dernière, j’entends la réflexion qui questionne très profondément l’humain, c’est-à-dire « qui sommes-nous aujourd’hui ? », « pourquoi sommes-nous là? ».

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